Projet Vanille-Fraise

Lorsqu’on vous propose de réfléchir sur le thème « vanille fraise » cela laisse libre court à beaucoup de perspectives possibles…
Alors, si on vous demande « à quoi peut donc vous faire penser ce groupe de mots « vanille fraise » ? » que répondriez-vous ?

La classe de 2de7 a eu cette énorme chance de pouvoir trouver une réponse à cette question grâce à un parcours de découverte fondé sur le théâtre.
La semaine commence donc par la venue du metteur en scène, William, rendez-vous donné dans la salle de conférence où nous commençons à discuter un peu pour apprendre à se connaitre.
William est parfait, à l’écoute, dans la douceur, en n’imposant rien il réussit à donner envie d’aller vers ce qu’il propose.
Certains élèves sont très discrets, d’autres n’hésitent pas à donner leurs avis, nous prenons le temps, le temps de s’écouter, le temps de sourire, le temps de se regarder, le temps d’accepter les silences, le temps de se poser des questions. Nous en venons vite au thème principal de cette semaine : comment les jeunes adolescents conçoivent-ils les relations amoureuses aujourd’hui ?
Ce n’est pas si facile que ça de parler de soi lorsqu’on a 15 ans, la pudeur est présente, la timidité aussi, et il est encore plus difficile de parler de soi avec l’autre…
William a besoin d’espace pour accompagner au mieux ce projet, donc direction la salle de danse du lycée, une très belle pièce où chacun pourra exploiter l’espace à sa guise.
On commence par le « jeu » de la « boule de feu », très vite, on s’y prend, au jeu, on se laisse aller, on rit, on improvise, notre groupe devient un, en cohésion, on se regarde, on anticipe, on partage, il n’y a plus d’élèves, plus de profs, juste un groupe à l’écoute de chacun.
Et puis la mise en scène se profile petit à petit, chacun passe, un peu, pour se laisser aller à un jeu d’ « acteur », c’est assez surprenant d’ailleurs : certains sont très à l’aise, je les découvre, ils sont plein de vie, plein de sourire, avec une voix qui porte, une présence certaine, ces mêmes élèves qui, dans une classe peuvent quelque fois se retrouver en difficulté, se métamorphosent en magnifiques papillons.
Il y a les élèves qu’on entend à peine, qui, lorsqu’ils se déplacent, baissent la tête, croisent les bras, semblent s’excuser d’être là, et ces élèves évoluent tout au long de la semaine jusqu’à cette représentation où je ne les reconnais plus : leurs voix portent, ils se tiennent droit, sont contents d’être présents, fiers de ce qu’ils ont étaient capables de faire et qu’ils n’imaginaient pas…
Qu’est-ce que je suis fière ce vendredi-là, lorsqu’ils présentent toutes leurs scénettes face un public pour les regarder, et lorsqu’ils saluent en se tenant la main auprès de William, mes yeux se remplissent d’une belle étincelle en les voyant heureux, ensemble.
Au-delà de cette belle expérience humaine, on a pu aborder de façon « douce » des thèmes qui auraient pu être sensibles, comme la séropositivité, la peur, le manque de confiance, et surtout la prise de conscience.
En tout cas, il reste cette liberté de choix que chaque adolescent a : il n’a pas à rentrer dans une norme, à ce que l’on lui impose, ou pas, d’avoir des relations sexuelles, certains diront qu’ils sont prêts, d’autres diront que, eux, ne le sont pas, certains respecteront des valeurs familiales, culturelles, ou religieuses, d’autres se ficheront un peu de tout, mais l’important c’est d’avoir accès à la connaissance pour garder ce choix et en fonction de celui-ci se construire une vie belle, heureuse et responsable.
« Parfois ce sont les personnes que l’on imagine capable de rien qui font des choses que personne n’aurait imaginées »
Extrait du film « IMITATION GAME »

 

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